Le terrain appartient depuis mardi à la justice. Plus question d’y construire des pavillons
comme les nouveaux propriétaires du site de l’ex-Imprimerie Moderne en avaient l’intention.
Les responsables de la SARL Melsungen et leurs associés devront, un jour, s’expliquer
devant le tribunal.
Un incendie dans les locaux désaffectés
Tout commence samedi 16 juin, rue des Vignes-de la-Brosse, sur la zone Plein-Sud, à Vernouillet.
La police est appelée sur un incendie dans les locaux désaffectés de l’Imprimerie Moderne.
Les propriétaires expliquent qu’ils ont brûlé du bois et que l’incendie s’est propagé à la toiture.
Des pelleteuses en pleine action de démolition
Un argument qui laisse perplexes les policiers du groupe de délinquance de voie publique.
Ils le seront d’autant plus quand, trois semaines plus tard, ils découvrent des pelleteuses
en pleine action de démolition, noyant le quartier sous un nuage de poussières.
Une démolition sans désamiantage
Appuyés par les services de l’urbanisme de la mairie de Vernouillet, les enquêteurs
drouais s’aperçoivent vite que la démolition a été entreprise sans diagnostic préalable.
Pire, un faux document a été établi par la société Arliane Diagnostic, basée à Chartres.
Les pelleteuses sont entrées en action sans aucune précaution et surtout sans aucun
désamiantage, alors que la toiture de 1.800 m2 en est pleine.
Garde à vue pour association de malfaiteurs
Mardi, les policiers concluent leur enquête par l’interpellation de Ridvane Pekgoz, 33 ans,
gérant de la SARL et secrétaire général régional de la FNAIM, ses deux frères Mehmet
et Seyfin, 34 ans et 31 ans, associés, ainsi que François Lesage, également partie
prenante dans la société de marchand de biens. Les enquêteurs arrêtent également
Régine Flonet, 63 ans, gérante de la société Arliane Diagnostic et Guillaume Motte, le
diagnostiqueur.
Tous sont placés en garde à vue pour association de malfaiteurs, non respect du code
de l’environnement et de la gestion de déchets toxiques en bande organisée, mise en
danger de la vie d’autrui.
Les riverains ont déposé plainte
Reste aux enquêteurs à savoir exactement où l’amiante est passée. Il semble qu’elle
n’ait pas été emmenée dans les sites spécialisés pour le traitement des déchets toxiques.
De leur côté, cinq riverains ont déposé une plainte. Pour une économie de 100.000 €
de désamiantage, ce sont leurs poumons qui risquent de payer.